Alors que la date butoir du 30 juin 2021 pour organiser les entretiens professionnels bilan approche, le ministère du travail vient d’annoncer un report de 3 mois pour les entreprises retardataires. D’autres précisions sont apportées dans le questions-réponses du ministère, qui vient d’être mis à jour.
La loi 2014-288 du 5 mars 2014 (JO 6) relative à la formation professionnelle, aménagée par la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018 et par l’ordonnance du 21 août 2019 visant à assurer la cohérence de diverses dispositions de la loi Avenir professionnel, impose à l’employeur d’organiser un entretien professionnel périodique avec ses salariés en vue notamment d’examiner leurs perspectives d’évolution professionnelle. Un état des lieux récapitulatif est organisé au bout de 6 ans.
Toutefois, des reports de délais ont été accordés aux employeurs pour leur permettre de satisfaire à leurs obligations légales en matière de formation professionnelle dans le contexte de la crise sanitaire liée à la propagation de la Covid-19 avec l’ordonnance 2020-387 du 1er avril 2020, modifiée par celle 2020-1501 du 2 décembre 2020, puis la loi de gestion de la sortie de crise sanitaire 2021-689 du 31 mai 2021.
Le questions-réponses du ministère du travail sur les entretiens professionnels est modifié pour tenir compte des dispositions de cette loi. Il apporte également des précisions sur certains points : les modalités d’appréciation de l’ancienneté, la prise en compte des formations cofinancées par l’employeur et le salarié et les impacts d’un accord collectif.
En préliminaire de son questions-réponses, le ministère du travail rappelle d’abord les délais imposés aujourd’hui aux entreprises par rapport à la mise en œuvre des entretiens professionnels :
Une souplesse est toutefois apportée par l’administration pour les entretiens d’état des lieux, qui doivent être organisés tous les 6 ans,
n’ayant pas pu avoir lieu avant le 30 juin 2021. L’employeur a en effet jusqu’au 30 septembre 2021 pour les réaliser sans encourir de sanction.
Une « possibilité de rattrapage » est donc offerte pour les employeurs qui n’ont pas pu tenir l’échéance du 30 juin 2021.
Il est également précisé que la date à laquelle l’employeur a procédé à l’entretien d’état des lieux servira à déterminer
l’échéance du prochain entretien professionnel.
En application du Code du travail, l’entretien-bilan doit avoir lieu tous les 6 ans. Cette durée s’apprécie, selon le ministère, par référence à l’ancienneté du salarié dans l’entreprise :
Dans les deux cas, la notion d’ancienneté implique que les périodes de suspension du contrat de travail (notamment dans le cas de certaines absences) ne sont pas prises en compte dans le calcul des 6 ans.
En outre, il convient de comprendre la notion d’année d’ancienneté en années révolues. Ainsi, l’entretien d’état des lieux du parcours professionnel doit être réalisé avant que le salarié n’atteigne les 7 ans d’ancienneté.
L’une des modalités pour l’employeur de justifier qu’il a rempli ses obligations est de faire valoir que le salarié a bien suivi une formation non obligatoire (en plus d’avoir bénéficié des entretiens professionnels). Mais qu’en est-il si l’action de formation a été cofinancée par le salarié par le biais de son CPF et par l’employeur ?
Pour le ministère, une telle configuration permet à l’employeur de satisfaire son obligation concernant la formation non obligatoire offerte au salarié si les conditions suivantes sont respectées :